Papa je te « hai(me)s » ! Laurence a 7 ans lorsque ses parents se séparent. Cinq ans plus tard, elle vit avec sa maman. La présence de son père provoque désormais chez elle des telles crises d'angoisse qu'il faut parfois l'hospitaliser. Dans la maison de Richard, une chambre attend Laurence, mais cela fait des années qu'elle n'y a pas mis les pieds… Quand un divorce ou séparation intervient dans un couple qui a des enfants, il arrive que le comportement de ceux-ci en soit profondément bouleversé. Vers le milieu des années 80, le pédopsychiatre américain Richard Gardner, a étudié ce qu'il a appelé « le syndrome d'aliénation parentale » de l'enfant. Un terme un peu rébarbatif pour désigner la manipulation d'un enfant par son père ou sa mère, pour éliminer l'autre parent. Un procédé tortueux, rarement volontaire, que l'on retrouve lors de divorces conflictuels. Pour le psychologue médiateur belge Benoit Van Dieren, l'aliénation parentale c'est l'attitude de rejet profond et massif d'un enfant vis-à-vis d'un de ses parents. Pour d'autres, il s'agit d'un trouble psychiatrique qui survient dans le contexte d'un litige conflictuel pour la garde d'un enfant, en particulier quand le conflit se prolonge. A l'heure actuelle, beaucoup de psychologues et de psychiatres mais aussi d'avocats et de juges refusent toujours de reconnaître ce concept. En Belgique, une proposition de loi a été déposée au Sénat à la fin de l'année dernière. Dès que le juge constaterait que l'enfant risque de perdre ou a perdu le lien avec un de ses parents, il pourrait mettre en place un guidance parentale sous mandat judiciaire. Une proposition qui a encore un très long chemin à parcourir avant de savoir si elle a une chance de devenir effective un jour. Vingt ans après la séparation de leurs parents un enfant sur 5 ne veut plus entendre parler de son père ou de sa mère. Un film d'Olivier Pighetti pour Piments pourpres productions. |